La nĂ©cropole de Haguenau, dans le nord de l’Alsace, est le tĂ©moin du martyr des prisonniers de guerre roumains lors de la PremiĂšre Guerre mondiale. Ici, reposent des centaines de soldats, dĂ©cĂ©dĂ©s loin de leur patrie, utilisĂ©s Ă la construction de voies ferrĂ©es vers les fronts vosgiens, dans des conditions sanitaires terribles.
Ils sont morts Ă©puisĂ©s, sous-alimentĂ©s, parfois maltraitĂ©s, comme le pire ennemi d’une nation qui, Ă l’Ă©poque, avait vu dans l’entrĂ©e en guerre de la Roumanie, un acte de traĂźtrise qui allait entraĂźner la mort de milliers de Roumains.
AbandonnĂ©s en terre inconnue, proche des lignes de front, ils meurent dans le plus parfait anonymat. Lorsqu’ils ont de la chance, on les enterre dans une tombe individuelle, si tout va bien, les autoritĂ©s allemandes indiqueront leur nom sur une plaque, parfois sans que ce dernier ne puisse ĂȘtre vĂ©rifiĂ© et il arrive, au grĂ© de notre dĂ©ambulation dans la nĂ©cropole, de trouver une tombe qui indique qu’ici repose un inconnu.
Photo Christophe Woehrle 2015 (c)
Ătre inconnu, c’est tombĂ© dans l’oubli, c’est n’avoir pas existĂ© ! Inconnu, c’est avoir fait le don de sa vie au service de la patrie sans que celle-ci ne puisse reconnaĂźtre la valeur du sacrifice. EnterrĂ© inconnu, c’est la certitude que personne ne viendra dĂ©poser de fleurs sur notre tombe et que nos descendants ne pourront s’incliner avec fiertĂ© sur la tombe du hĂ©ros familial.
L’historien a beaucoup de mal avec la notion d’inconnu et il cherche jusqu’Ă trouver. Parfois il Ă©choue, d’autres fois il rĂ©ussit et sort de l’oubli, celui qui pourra enfin retrouver sa place dans les tableaux d’honneur et la mĂ©moire familiale.
Le prisonnier de guerre roumain n°35960 est dĂ©cĂ©dĂ© Ă Bischheim au printemps 1917, son acte de dĂ©cĂšs Ă©tabli par l’administration allemande indique qu’il s’appelle Belenca Belein, matricule 35960, soldat du 7e rĂ©giment d’infanterie, originaire du judet de Prahova, sans autres indications.

Les archives du CICR ne conservent pas de fiche au nom de ce prisonnier de guerre. C’est l’indication de son matricule qui permet d’identifier cet inconnu.

Il s’appelle en rĂ©alitĂ©
Jon Balan, il est sous-officier dans la 9e compagnie du 7e rĂ©giment d’infanterie. Il est nĂ© en 1888 Ă ProviÈa dans le judet de Prahova. Il est fait prisonnier le 20 novembre 1916 Ă TĂąrgoviÈte, judet de DĂąmboviÈa et transfĂ©rĂ© au camp de TucholĂ en pologne puis vers l’Alsace. Il arrive au quartier gĂ©nĂ©ral allemand Ă Ensisheim puis, le 28 fĂ©vrier 1917, avec 13 autres prisonniers, il est transportĂ© par le train vers le nord de l’Alsace. C’est Ă Bischheim que l’on perd la trace du dĂ©tachement et l’administration allemande dĂ©clare que les 14 soldats sont morts lors de leur transfert dans la nuit du 28 fĂ©vrier au 1er mars, sans que soit dĂ©couvert, Ă ce jour, la raison de leur disparition.
Tous ont été enterrés comme inconnus ! Tous ont retrouvé leur identité.

Merci de nous aider à retrouver la famille et les descendants de cet homme dont nous récapitulons les éléments essentiels
BALAN Jon, nĂ© en 1888 Ă ProviÈa judet de Prahova, sous-officier au 7e RĂ©giment d’infanterie, il indique le nom de Maria Guran comme contact en Roumanie qui habite Ă©galement Ă ProviÈa. Merci pour votre aide !