Un bulletin paru en Alsace en 1998 Ă©crivait ceci : « Combien de ses martyrs [roumains] sont-ils mort au puits ThĂ©odore ? Les morts du puits ThĂ©odore faisaient-ils partie des 87 prisonniers de guerre roumains dont la date et l’annĂ©e de dĂ©cĂšs n’ont jamais Ă©tĂ© indiquĂ© par les autoritĂ©s allemandes ? Malheureusement personne ne pourra plus jamais rĂ©pondre Ă ces questions. Tous les documents ayant disparu, il est extrĂȘmement difficile de savoir de quel camp provenait les prisonniers roumains ». [Bulletin IHS Alsace, 1998]

Collection Christophe Woehrle ©
Que le rédacteur se rassure, deux décennies plus tard, et contrairement au mythe de la destruction des archives, celles-ci sont parfaitement conservées en Allemagne et accessibles aux chercheurs. Pour répondre à ces interrogations :
- 21 prisonniers de guerre roumains sont morts au Puits Théodore
- Toutes les déclarations de décÚs des prisonniers de guerre roumains morts à Ensisheim, Wittenheim et Ruelisheim sont datées
- Tous les prisonniers du détachement de Wittenheim, morts en captivité, venaient du camp de Tuchola en Pologne

Le camp de Wittenheim fourni la main-dâĆuvre de prisonniers de guerre roumains au puits ThĂ©odore de la mine de Wittenheim. Les captifs dĂ©cĂ©dĂ©s sont enterrĂ©s dans le cimetiĂšre de Ruelisheim. Une liste est Ă©tablie par la mairie de Ruelisheim qui a la responsabilitĂ© du ban sur lequel se trouve le cimetiĂšre. Les roumains ont Ă©tĂ© enterrĂ©s sans numĂ©ro de tombe et seuls sont indiquĂ©s le matricule, nom et prĂ©nom et date du dĂ©cĂšs. Tous les prisonniers roumains de ce dĂ©tachement reposent aujourd’hui au cimetiĂšre de Soultzmatt. Les actes de dĂ©cĂšs ont Ă©tĂ© Ă©tablis Ă Wittenheim, le 26 fĂ©vrier 1918 et indiquent la date de dĂ©cĂšs effective de chaque prisonnier. Les matricules sont indiquĂ©s (une erreur de matricule dans lâacte dâEnache Haralambie) et une dĂ©claration dâun inconnu (en rĂ©alitĂ© Petre Petrade) Le lieu de dĂ©cĂšs indiquĂ© est Gewerkschaft Theodor (Carreau Theodore). Toutes les dĂ©clarations ont Ă©tĂ© faites par Franz Schwandt, gardien allemand du rĂ©giment territorial chargĂ© de la surveillance des prisonniers de guerre qui est originaire de Samotschin dans la province de Posen (aujourdâhui Samoczin en Pologne).

Archives communales de Ruelisheim ©
Voici la liste des 21 malheureux héros morts au carreau Théodore de Wittenheim
- Jon Antohe 24e RĂ©giment dâInfanterie (R.I.), nĂ© en 1880 Ă Cornatelu judet de Putna, dĂ©cĂ©dĂ© au carreau ThĂ©odore de Wittenheim le 4 fĂ©vrier 1917
- Dumitru Bordea 84e R.I. 1878 Cornu-de-Sus Prahova, 4 février 1917
- Jon Buliga 64e R.I. 1882 Carapcesti Galati, 6 février 1917
- Stan Bucsa 47e R.I. 1881 Brebu Prahova, 25 février 1917
- Jon Caval 69e R.I. Vaculesti Botosani, 30 avril 1917
- Constantin Dobre 71e R.I. 1882 Jsvoarele Prahova, 28 février 1917
- Dumitru Dobre 21e R.I. 1892 Turbati Jlfov, 23 avril 1917
- Nicolae Druga 66e R.I. 1882 Ghioroiu Valcea, 6 février 1917
- Jon Ene 30e R.I. 1894 Albesti Muscel, 30 mars 1917
- Istrate Gruia, 41e R.I. 1882 Nedeia Dolj, 9 février 1917
- Enache Haralambie 5e Chasseurs, 1886 Vasilati Valcea, 30 avril 1917
- Jon Jordan 21e R.I. 1888 Cocioc Jlfov, 1er avril 1917
- Nicolae Mocanu 75e R.I. 1882 Cozleciu Prahova, 13 mai 1917
- Dediu Neacsu 45e R.I. 1878 Parisesti Vlasca, 9 février 1917
- Petre Petrade 63e R.I. 1886 Cuza-Voda Jalomita 7 mars 1917 (enterré sous inconnu)
- Gheorghe Petre 21e R.I. 1889 Caciulati Jlfov, 28 avril 1917
- Jvan Raducani 62e R.I. 1882 Colani Dambovita, 3 février 1917
- Jon Stan 75e R.I. 1887 Vlaiculesti Jalomita, 9 février 1917
- Dumitru Stoica 49e R.I. 1877 Lavu-lui-Baban Ramnicu-Sarat, 17 février 1917
- Marin Visan 28e R.I. 1890 Cojocaru Dambovita, 9 mars 1917
- Dumitru Zamfir, 36e R.I. 1888 Luica Jlfov, 6 février 1917
Aidez-nous à retrouver les descendants de ces héros
Christophe Woehrle 2020 ©