Les Trois-Epis sont un lieu de repos dans les Vosges qui attirent chaque annĂ©e de nombreux malades pour une pĂ©riode de convalescence. L’endroit, isolĂ© et calme, permet de se ressourcer en altitude dans un environnement bucolique.

Lors de la PremiĂšre Guerre mondiale, proche du front, le village des Trois-Epis n’Ă©chappe pas aux vicissitudes de la guerre et comme en tĂ©moigne les images de l’Ă©poque, connait de vĂ©ritables dĂ©vastations.

Collection Christophe Woehrle ©
Le village accueille depuis janvier 2016 un dĂ©tachement de prisonniers de guerre roumains affectĂ© Ă la construction d’une ligne de chemin-de-fer vers le front. CĂŽtĂ© allemand, le village s’appelle alors « Drei-Ăhren ».

Collection Christophe Woehrle ©
Une tombe de la nĂ©cropole de Soultzmatt, dans un carrĂ© oĂč sont regroupĂ©s les soldats morts du camp des Trois-Epis, indique qu’ici repose Solban Constantin, 86e rĂ©giment d’infanterie, dĂ©cĂ©dĂ© le 31 mars 1917.
Aucune liste, ni fiche du CICR ne permettent d’identifier un soldat roumain Ă ce nom. Le relevĂ© systĂ©matique des listes de dĂ©cĂšs dĂ©posĂ©es au CICR relĂšve le dĂ©cĂšs, Ă la mĂȘme date, du soldat Surubaru Costache du 86e R.I.

CICR ©
Nous pouvons ainsi rendre son identitĂ© Ă ce soldat dĂ©cĂ©dĂ© loin de sa patrie, dans un cimetiĂšre situĂ© Ă plusieurs milliers de kilomĂštres des siens, et dont la croix surplombant sa tombe, ne permet pas de l’identifier.
Costache Surubaru est nĂ© en 1880 Ă Lunca dans le judet de BotoÈani, mobilisĂ© dans la 2e compagnie du 86e rĂ©giment d’infanterie des armĂ©es roumaines, il est fait prisonnier le 18 novembre 1916 Ă Èuici dans le judet d’ArgeÈ. TransfĂ©rĂ© au camp de TucholĂ en Pologne, il est dĂ©placĂ© fin janvier 1917 vers le front d’Alsace et le dĂ©tachement des Trois-Epis. Malade, il est soignĂ© Ă l’infirmerie du camp mais dĂ©cĂšde le 31 mars 1917. Il est enterrĂ© au cimetiĂšre des Trois-Epis et exhumĂ© dans les annĂ©es 1920 pour rejoindre la nĂ©cropole de Soultzmatt oĂč il repose dans une tombe individuelle.
Recherchons sa famille pour lui rendre l’hommage qui lui revient.
Christophe Woehrle 2020 (c)