La Nécropole Roumaine de Dieuze regroupe un nombre important de sépultures de soldats roumains morts lors de leur captivité pendant la Première Guerre mondiale. A l’instar de la nécropole de Soultzmatt ou de Haguenau un important travail de recherches doit encore être fourni afin de pouvoir rendre à ces hommes leur dignité et la reconnaissance de leur sacrifice.
Une tombe de la nécropole indique qu’ici repose Andrei Pierre, P[risonnier de] G[uerre] Roumain, sans autres indications.
Il est pourtant possible de trouver un grand nombre d’informations sur ce soldat. Né en 1876 à Siminicea dans le comté de Botosani (aujourd’hui Suceava), il épouse Varvara. Mobilisé en 1916 au 77e régiment d’infanterie dans la 4e compagnie, il est fait prisonnier par les forces germaniques le 14 novembre 1916 à Hermannstadt (Sibiu) en Transylvanie.
Transféré au camp de Łambinowice en Pologne, il est envoyé vers la Lorraine. Comme de nombreux camarades, il arrive exténué d’avoir fait la guerre et traversé l’Europe pour venir en Lorraine y travailler dans des conditions sanitaires déplorables. Un hôpital militaire de campagne est installé à Labry, les Roumains y sont hospitalisés mais peu sont ceux qui survivent aux dures conditions de la captivité.
Andrei Petre n’échappe pas à son destin funeste et meurt le 27 mars 1917 à Labry.
Son corps est transféré dans la nécropole de Dieuze où il repose à ce jour, loin des siens et de sa Roumanie natale. La famille n’a jamais été informée du sort de ce prisonnier et ne sait pas, à ce jour, où repose le malheureux époux, père, grand-père et sans doute aujourd’hui, arrière-grand-père.
Qu’il repose en paix
Christophe Woehrle 2020 (c)