Baron Wladislas

Né le 28 juin 1903 à Częstochowa dans le canton de Kielce en Pologne, il était marié à MAZE Emma elle même décédée de tuberculose avec laquelle il a eu un enfant. Sa belle-soeur, Madame Rene MAZE, personne à prévenir en cas d’accident, résidait au 14, rue d’Andejoix à Vitry-sur-Seine dans le département de la Seine et plus tard 109b rue Jean Jaurès à Maisons-Alfort. Fils de François BARON cultivateur et de Maria SLEDASKA il résidait au 13 rue Auguste Blanquet à Vitry-sur-Seine où il exerçait le métier de chauffeur. De religion catholique il mesurait 1.72m avait les cheveux bruns et les yeux bleus.

Engagé volontaire le 13 février 1940 dans la 1ere Division montée polonaise il rejoint le 434e Régiment de Pionniers de l’armée française comme 1ere classe dans la 12e compagnie. Le 22 juin 1940 il est fait prisonnier au Col de la Chipotte dans les Vosges. Le col de la Chipotte est un petit col d’intérêt local en bordure du massif des Vosges. Il permet la liaison entre Rambervillers et Raon-l’Étape, et se complète d’une route vers Étival-Clairefontaine. Arrivé le 17 juillet 1940 au Stalag XIIIA de Sulzbach-Rosenberg, il reçoit le numéro de matricule de prisonnier 95330 et déclare être cultivateur de profession. Il n’est pas rare de trouver des prisonniers de guerre qui déclarent leur profession comme étant celle de cultivateur alors qu’ils ne le sont pas, le but étant en réalité d’être affecté à une ferme pour y bénéficier d’une nourriture meilleure que celle reçue dans les commandos de travail industriels. La rumeur s’était répandue rapidement au sein des prisonniers de guerre qu’il valait mieux se retrouver en ferme. Ainsi le soldat BARON ne fait pas exception à la règle.

On retrouve sa trace le 16 mars 1943 au commando de travail 4204 de la ville de Wiesenthau, en Haute Franconie (Oberfranken) dans le land de Bavière (Bayern). Commune de 1600 habitants, il a sans doute obtenu son poste dans l’agriculture. Malheureusement, sans doute rapidement découvert, il fut retiré de son commando agricole pour rejoindre la ville de Bamberg et ses usines Bosch dès le 2 juillet 1943. Bamberg étant sous l’autorité du Stalag XIIIC d’Hammelburg, il fut transféré administrativement vers ce Stalag le 12 août 1941. Le 3 janvier de l’année suivante il est hospitalisé pour une bronchite qui se développera plus tard vers une tuberculose pulmonaire. Le 8 janvier il est rapatrié vers le camp principal, le Stalag XIIIC et renvoyé le même jour vers un nouveau commando, le 4765 de Wipfeld commune proche de Schweinfurt, le plus important centre de production de roulements à billes pour l’industrie de guerre allemande. Il rejoint le 2 mai 1942 le commando 1087 de la commune de Gänheim. En octobre 1942 il est victime d’une hémoptisie, rejet, à l’occasion d’effort de toux, de sang provenant des voies aériennes sous-glottiques et hospitalisé le 2 novembre 1942 à l’hôpital de Würzburg pour une tuberculose pulmonaire. 2 jours plus tard il est transféré vers l’hôpital militaire d’Ebelsbach et enfin, le Lazarett V des tuberculeux de Ratisbonne-Karthaus. Le même jour, 4 novembre 1942 il est déclaré Dienst Unfähig (inapte) et doit être rapatrié vers la France.

Il lui faudra attendre le 5 février 1943 pour être rapatrié par le train sanitaire 529 vers Châlons-sur-Saône transféré le jour même à l’hôpital militaire Bégin – 69, rue de Paris à Saint-Mandé (Seine)

Begin - Saint Mande

Après dix jours d’hospitalisation il est transféré vers l’hôpital intercommunal de Créteil, Section militaire – 50, rue de Saint-Maur avec le diagnostic: Tuberculose pulmonaire bilatérale excadie à prédominance gauche, mauvais été général, bacilloscopie positive. Pesant encore 53 kg après un amaigrissement de 6 kilos, la fièvre fait son apparition.

Le 26 mai 1943 la procédure auprès du centre de réforme de Paris est introduite et la commission se réunit le 18 juin pour statuer sur la réforme et l’invalidité pour tuberculose et laryngite catarrhale. Vu l’état général de santé du soldat BARON, il ne peut se présenter devant la commission et est donc expertisé à l’hôpital de Créteil le 5 juin 1943 avec un diagnostic sans appel : douleurs pénibles empêchant presque totalement l’alimentation, état de cachexie extrême (La cachexie est un affaiblissement profond de l’organisme, lié à une dénutrition très importante.) La commission de réforme se tient le 18 juin 1943 à 9h devant le Médecin Colonel Despujols et d’autres médecins militaires qui concluent à une invalidité à 100% pour la tuberculose et à 10% pour la laryngite catarrhale. Monsieur BARON n’est toutefois pas démobilisé. L’infirmité, selon la commission, résulte de 32 mois de captivité ou les affections ont été constatées au Stalag XIIIC. La décision est rendue le 21 juin 1943 et signée par le commissaire du gouvernement Laurent.

Le même jour, 21 juin 1943 à 22h10, le Professeur agrégé SUREAU, Médecin Chef de la Section militaire de l’hôpital de Créteil rend compte que le 1° classe, BARON Wladislas, classe 1940, recrutement Vincennes, 1ere division polonaise est décédé dans sa section.

Le 29 juin 1943, le Service central de l’État Civil pour l’attribution de la mention « MORT POUR LA FRANCE » conclut à une mort par suite de tuberculose pulmonaire bilatérale contractée en captivité. Le soldat, au moment de son décès, n’était ni réformé, ni démobilisé.

Il semble donc, que le soldat BARON Wladislas remplissait toutes les conditions pour obtenir la mention « MORT POUR LA FRANCE ».

Dans le cadre de mes recherches, Monsieur BARON étant passé par la ville de Bamberg et le commando 1456 de Bosch qui fait partie de mes investigations, j’ai donc demandé son dossier de « Mort pour la France » aux Archives militaires de Caen. A ma grande surprise, les services ne conservent aucun dossier concernant ce soldat. En continuant mes recherches, je me suis aperçu que le monument aux morts de la ville de Vitry-sur-Seine ne porte pas le nom de BARON Wladislas, et d’ailleurs celui de Créteil ou tout autre, non plus. Il semblerait donc que la mention « MORT POUR LA FRANCE » n’ait pas été attribuée au soldat BARON.

J’ai demandé son dossier aux Archives médicales hospitalières des armées de Limoges qui m’ont rapidement fait parvenir son dossier complet et duquel j’ai pu retracé le parcours complet de ce soldat. J’attends maintenant son registre matricule afin de constituer un dossier auprès de l’ONAC afin d’obtenir la mention « MORT POUR LA FRANCE » pour le soldat BARON et ainsi demander l’inscription de son nom sur le monument aux morts de la ville de Vitry-sur-Seine.

Je vous tiendrai informés de la suite de mes démarches et du succès de l’opération.