CARNECI – CORNES Constantin

Les disparus

Parmi tous les prisonniers de guerre roumains morts en captivité en Alsace, il reste encore des mystères à élucider sur le destin de certains d’entre eux.

Collection Christophe Woehrle (c)

En mars 1917, la mairie d’Ensisheim enregistre le décès de Carneci Constantin. L’acte dressé n’indique pas le jour de la mort. Les autorités militaires allemandes du camp de Roumains d’Ensisheim, déclarent depuis le camp principal de Tuchel le 1er mai 1917, le décès de Barnes Constantin survenu à Ensisheim au commando roumain n°13, le 17 mars 1917. Il est précisé qu’il appartient à la 4e compagnie du 35e régiment d’infanterie, né à Bosoreni dans le judet de Jalomita.

Contrairement à d’autres régiments, qui ont fournis de forts contingents de prisonniers de guerre roumains envoyés en Alsace, le 35e régiment d’infanterie, ne compte que très peu de soldats issus de celui-ci. Sur quelques 3600 décès déclarés en Alsace et en Lorraine, seul huit concernent des hommes de ce régiment. Parmi les autres Roumains décédés au camp d’Ensisheim et appartenant à ce régiment, il y a un certain Dumitru Mihai. En parcourant la liste d’arrivée de ce prisonnier au camp principal de Tuchola en Pologne, on découvre la véritable identité du prisonnier décédé à Ensisheim.


Petre Sutianu, „Infanterişti în lupte de stradă”
OFICIUL NAȚIONAL PENTRU CULTUL EROILOR (c)

Il s’agit de Cornes Constantin, né en 1888 à Cosoreni dans le judet de Jalomita, fils de Dumitru Cornes. Soldat à la 4e compagnie du 35e régiment d’infanterie, il est fait prisonnier le 14 décembre 1916 à Cârligu-Mare dans le judet de Buzău. Transféré au camp de Tuchola en Pologne, il rejoint son détachement de travail à Ensisheim en Alsace. Il travaille à l’empierrement de chaussées entre le Rhin et l’état-major de la zone sud de l’Alsace, dont le quartier général est basé à Ensisheim.

Les mauvaises conditions de captivité et le manque de nourriture provoquent le décès de Constantin.
La ville d’Ensisheim enregistre le décès de 34 prisonniers roumains dans son état-civil.
L’état-major allemand déclare au CICR le décès de 58 Roumains dont 1 inconnu à Ensisheim.
Le Comité d’Alsace des Tombes Roumaines exhume 36 tombes de Ensisheim vers la Nécropole de Soultzmatt. Où sont passés les corps des 22 manquants ?

Collection Christophe Woehrle (c)

Un grand nombre de prisonniers roumains du détachement de la mine Théodore de Wittenheim sont déclarés décédés à Ensisheim et enterrés au Waldfriedhof de Ruelisheim, car il s’y trouvait un Lazarett. Le Comité d’Alsace des Tombes Roumaines exhume 21 tombes du cimetière de Ruelisheim. Ce sont 57 exhumations au total qui sont réalisées vers Soultzmatt.

Christophe Woehrle 2020 (c)