Belval au cœur des Vosges

Certains détachements de travail de prisonniers de guerre roumains se trouvent dans l’actuel département des Vosges, à l’époque occupé par les troupes allemandes. Les prisonniers sont ici à quelques encablures du front.

Collection personnelle – Christophe Woehrle (c)

Lorsque l’on part de Belval vers Quieux, le Saulcy, entre les deux lieux, sur la gauche un panonceau indique le monument des Roumains. En plein cœur d’un sous-bois se dresse un monument de pierre surmonté d’une croix chrétienne. Deux plaques semblent avoir recueillies des inscriptions mais celles-ci ne sont plus visibles aujourd’hui. À gauche du monument, la tombe d’un lieutenant allemand d’un Landsturm-Bataillon.


Monument aux Roumains à Belval – Photo Christophe Woehrle ©

C’est à Belval qu’un cimetière de prisonniers de guerre roumains a été redécouvert en 1999 après la tempête Lothar. Au cimetière de Soultzmatt, on trouve les tombes de roumains ayant appartenu à ce détachement. Toutefois, il semble que Belval n’ait servi que de lieu de rassemblement des sépultures. En effet, les autorités militaires allemandes déclarent que la mort est survenue au Haut-Meix et que les corps sont enterrés à Belval.


Belval – Vue sur les cols des Vosges – Collection Christophe Woehrle ©

Dans la nécropole de Soultzmatt reposent 14 prisonniers de guerre roumains.

1. Gheorghe Dolta, né en 1879 à Trotus judet de Bacau, décédé le 14 mars 1917

2. Niculae Paraipau, né en 1897 à Valea-Rate judet de Ramnicu-Sarat, décédé le 14 mars 1917 (sa tombe indique Paraipan)

3. Jon Feraru, né en 1885 à Posesti judet d’Arges, décédé le 8 février 1917

4. Costache Timofte, né en 1884 à Blagesti judet de Bacau, décédé le 15 février 1917 (sa tombe indique Timofle Vasile)

5. Dumitru Danila, né en 1882 à Barboiu judet de Mehedinti, décédé le 27 janvier 1917 (sa tombe indique Dumla Dumitru)

6. Stefan Cazan, né en 1881 à Cernicari judet de Tecuci, décédé le 1er février 1917 (sa tombe indique Stofan Cazacu)

7. Gheorghe Grossu, né en 1885 à Damienesti judet de Roman, décédé le 16 mars 1917 (sa tombe indique Grosu Gheorghe)

8. Gheorghe Gheorghe, né en 1889 à Parlita judet d’Ilfov, décédé le 19 avril 1917 (sa tombe indique Gheorghe Singeri)

9. Constantin Carlig, né en 1885 à Dulcesti judet de Roman, décédé le 9 mai 1917 (sa tombe indique Costache Carby)

10. Tudor Preoteasa, né en 1889 à Bradesti judet de Dolj, décédé le 19 avril 1917 (sa tombe indique Tudor Prioteasa)

11. Petre Suweica, né en 1886 à Ungureni judet de Botosani, décédé le 17 mars 1917 (sa tombe indique Suvinica Petre)

12. Jon Cristache, né à Porlita-Sorulesti, décédé le 1er avril 1917 (sa tombe indique Christache Jon)

13. Lazare Argaseala, né dans le judet de Buzau, décédé le 14 mars 1917

14. Nicolae Matei, né en 1899 dans le judet de Prahova, décédé le 17 mars 1917, sous-officier au 75e régiment d’infanterie, il a un parcours différent de ses camarades de captivité. Fait prisonnier à Suslănești, il est d’abord transféré vers le camp de Tutrakan en Bulgarie. La Bulgarie avait dès le 6 septembre 1916 conclut un traité secret avec les empires centraux, selon lequel elle obtiendrait la Macédoine et un débouché sur l’Adriatique si elle déclare la guerre à la Serbie et à l’Entente. C’est le 1er septembre 1916 qu’elle déclare la guerre à la Roumanie. Nicolae Matei est rapidement dirigé vers le plus grand camp de prisonniers de guerre en Allemagne lors de la Première Guerre, celui de Soltau en Basse-Saxe. De là, il est embarqué pour le camp de Czersk en Pologne et rejoint l’Alsace en janvier 1917.


Barraques du camp de Czersk – Collection Christophe Woehrle ©

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Christophe Woehrle 2020 (c)