… le destin d’un « travailleur volontaire » en Allemagne (Dessau et Bamberg)
De son nom complet POUL Emile Félicien Charles, il naquit le 2 juin 1891 à Luxeuil-les-Bains dans le département de Haute-Saône en région Franche-Comté. Fils de POUL Félicien tisserand et de BOBENRIETH Agathe tisserande.
Le 26 janvier 1932 il uni sa destinée à Valdoie dans le Territoire-de-Belfort avec Eugénie Thérèse CLAER. Il s’installe avec son épouse à Valdoie au 62, rue du 1er Mai.
Le 8 octobre 1941 il se porte volontaire pour aller travailler en Allemagne et signe un contrat avec la Société Metall- und Elektromaschinenbau à Dessau. Il signe un contrat à durée indéterminée et est embauché en tant que « Bohrer », aléseur. Ce sont donc 800 kilomètres qui le séparent de son épouse, il se retrouve à l’est de l’Allemagne à quelques kilomètres de la frontière polonaise.
On lui promet un salaire de 7.50 Reichsmark par semaine desquels on lui retire 1.75 RM pour le logement par semaine et 0.50 RM pour la nourriture par jour (soit 3.50 RM par semaine), son salaire hebdomadaire tout déduit est donc de 2.25 RM par semaine, soit un salaire mensuel d’environ 9.50 RM ! En 1941, 1 kg de beurre coûte 3.58 RM, 1 œuf coûte 0.12 RM et 500g de sucre coûtent 0.38RM.
Il arrive le 14 janvier 1942 à Bamberg selon la mairie de Bamberg. C’est sur une liste de la caisse de sécurité sociale de la commune de Bamberg que l’on découvre que son épouse Eugénie Claer née le 15 janvier 1897 arrive à Bamberg pour y travailler et ce, du 26 novembre 1943 jusqu’au 8 décembre 1943 alors que son mari est décédé depuis plus d’un an.
Dès le lendemain, le 15 janvier il commence son travail à la Reichsbahn, la Société des Chemins de Fer du Reich en tant qu’aiguilleur. Il réside au 30, Mittelstrasse à Bamberg. Comme les requis, il est logé chez l’habitant et non pas dans un camp.
Le 12 octobre 1942 à 16:45 il décède à l’hôpital principal de Bamberg d’une pneumonie. Le 15 octobre il est enterré au cimetière de Bamberg avec les autres français (dont des prisonniers de guerre) et sa tombe porte le n°6.
Son camarade Roger JULES est chargé d’envoyer les affaires personnelles de Emile POUL vers la France.
Sur la photo de la tombe de Bernard Delachaux on reconnait à sa droite une tombe où seule les lettres UL sont visibles, mais sachant que Monsieur Delachaux repose dans la tombe n°5 nous avons la certitude qu’il s’agit bien de la tombe de Monsieur Poul.
En 1947, sur un document officiel on découvre que l’épouse de Monsieur Poul, Eugénie Claer et que son père, Félicien, lui aussi, sont décédés depuis sa mort, et que n’ayant pas d’enfants celui-ci n’a plus de famille.
(Mr Poul n’a plus de famille du tout, son père et son épouse sont décédés à Valdoie depuis 1942. Il n’avait pas d’enfant, il n’y a donc plus personne de la famille. Valdoie le 23 mai 1947.
D’août 1940 à juin 1942, entre 60.000 et 150.000 volontaires partirent travailler en Allemagne.
Nos recherches se porteront vers Monsieur JULES Roger étant donné que les chances de retrouver un proche sont quasiment nulles. Les volontaires, faute de sources, sont des cas très difficiles à étudier, mais les recherches les concernant sont importantes, afin de pouvoir faire un comparatif avec les Requis et les Prisonniers de Guerre et ainsi détailler et présenter un panorama beaucoup plus précis et juste de la « main d’œuvre » française pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Comme Monsieur POUL, Monsieur JULES a travaillé pour la Reichsbahn, il est né le 2 décembre 1895 à Belfort et a travaillé à Bamberg du 11 février 1942 au 1er février 1944.