Paradoxe de la Guerre – Saales | Prisonniers de guerre

Le versant alsacien de la vallée de la Bruche n’échappe pas à la logique destructrice des forêts par la surexploitation, ni à l’exploitation de la main-d’œuvre captive avec ses conséquences mortifères sur des hommes déjà affaiblis par la dure épreuve de la captivité et des privations auxquels ils sont soumis. En partant des cols du Donon et du Hantz, pour redescendre dans la plaine alsacienne, les déclarations de décès des prisonniers de guerre roumains par les autorités allemandes nous permettent de retracer aujourd’hui une carte très précise des endroits où ces prisonniers ont péri et ont été enterrés.

Juste en-dessous, au sud-est du col du Hantz, le village de Saales recense une victime roumaine. C’est le bureau central des sépultures allemandes qui déclare le 15 septembre 1917 que Ciobanu Mibai a été enterré le 26 février 1917 dans le cimetière communal de Saal.

Mihai Ciobanu est né en 1878 à Crecesti dans le judet Mehedinti, il est décédé à Saales le 26 février 1917. A ce jour, sa tombe n’a pas encore pu être identifiée, ni en Alsace, ni en Lorraine.

Les archives de Saales ne conservent pas l’acte de décès de ce prisonnier de guerre roumain. La consultation des registres d’état-civil de la commune de Saales font apparaitre un paradoxe, comme les conflits ont parfois la triste habitude d’en engendrer. On y trouve l’acte de décès du maçon Julien Lallevée, âgé de 24 ans, né à Saales. Ce caporal de la 9^e Cie du 26^e R.I. de Burg est tombé au champ d’honneur le 24 décembre 1916 à Robeaska au Nord-Est de la Roumanie.

Lieu de passage entre les cols vosgiens et la plaine d’Alsace, Saales n’est pas un lieu où a séjourné un détachement roumain, le cimetière de Saales, à proximité du décès dans la montagne de ce prisonnier, a servi opportunément de lieu de repos à ce soldat.

Un autre prisonnier de guerre roumain est décédé à Saales selon la tombe 124 du cimetière de Soultzmatt. Il s’agit de Marin Rosu. A ce jour, ce soldat n’a pas pu être identifié.